PAUL ET ERIC DELATOUR : GAEC DELATOUR, ARIÈGE

Éleveurs de père en fils, Eric et Paul de Latour sont associés en GAEC depuis mars 2016 dans la continuité de l’élevage créé par Eric en 1982. Sur les hauteurs de Saverdun, en Ariège, ils élèvent environ 1000 brebis de race Tarasconnaise en Agriculture Biologique.
La race Tarasconnaise est une race rustique des Pyrénées parfaitement adaptée à la transhumance. Chaque été, de juin à septembre, les brebis transhument sur l’estive d’Orgeix, dans les montagnes de la Haute-Ariège. Le troupeau est élevé en plein air intégral et ne connaît pas la bergerie grâce à un système de pâturage dit « tournant ».
Les agneaux naissent également en plein air et ne sont engraissés en bergerie qu’au moment de leur sevrage. Eric et Paul de Latour commercialisent leurs agneaux en vente directe, via le bouche à oreilles, les boutiques de producteurs ou La Ruche qui dit Oui.

Depuis 2016, de nouveaux projets inscrivent la ferme dans une démarche de diversification :

  • La culture de pommiers pleins champs, ce qui permettra dans le futur une double fonctionnalité (abris pour les brebis et production de jus de pomme).
  • La cogestion de l’association Laines Paysannes qui valorise la laine du troupeau.

Avec un mode d’élevage plein air, la laine est particulièrement blanche et propre.

En 2020, Paul Delatour a construit une estrade de tonte telle qu’on en voit dans les pays lainiers comme la Nouvelle-Zélande. Les tondeurs sont ainsi bien installés, les trieurs sont facilités pour la récolte et la laine ne se mélange pas à la paille.

Une équipe de trois trieurs(euses) vient récolter et trier la laine sur plusieurs jours. La laine est de bonne qualité grâce à la sélection menée sur le troupeau pour obtenir des toisons à longues fibres et denses. Les plus belles qualités de laines sont valorisées en produits finis, le reste rejoint la filière du négoce.

NICOLAS DELESALLE : FERME DU TAYCHEL, ARIÈGE

Nicolas Delesalle s’est installé en Ariège en 2016, suite à une reconversion professionnelle. Une installation dans une dynamique paysanne, tournée vers le pâturage, avec des productions diversifiées. Il a dès le début eu la volonté de faire le maximum de produits finis sur place et de privilégier les circuits courts, y compris pour la laine.
Les brebis sont rentrées uniquement au cœur de l’hiver, pour passer les mois les plus durs de l’année. Les 9 à 10 mois restants, elles sont majoritairement au pâturage. Nicolas est attentif à ses mélanges prairiaux et maintient une flore diversifiée, pour assurer à ses brebis un équilibre alimentaire optimal. Il a ainsi mis en place un système quasi-autonome.
A la Ferme du Taychel, le bien-être du troupeau est prioritaire. Pas d’exploitation intensive qui fatigue les animaux, les agneaux sont élevés sous la mère et partagent le lait avec la fromagerie.

Avant tout, Nicolas est grand amateur de fromage ☺ et cela a pesé dans la balance ! Mais pour lui, c’est tout simplement avoir un métier qui a du sens : avoir un rythme de vie axé autour des saisons, entretenir une relation homme/animal équilibrée et concrète. “L’agriculture est fondatrice du lien que nous avons aux animaux et l’agriculteur est celui qui trouve l’équilibre dans cette relation“.

Pourquoi valoriser la laine ?

Nicolas a toujours voulu valoriser la laine car c’est pour lui une production à part entière de la ferme. Il essaye autant que possible de garder la maitrise de ses productions. Il ne veux pas envoyer de déchets ou de produits loin, sans savoir ce qu’ils deviennent, donc travailler avec Laines Paysannes lui a semblé logique.

MANU ET LISA TAURIAC : GAEC DE SAINT-HERAC, ARIÈGE

La ferme de Saint-Hérac est un élevage familial de montagne. Installé en Ariège depuis plus de trente ans, Gérard, le père de Manu lui a transmis un élevage de brebis Tarasconnaises. Chaque génération apportant sa pierre a l’édifice, le fils a créé un troupeau de brebis laitières, de race Manech à tête noire, pour produire du fromage. Aujourd’hui, tout le monde travaille en famille, sur les deux productions.

Tous les printemps, le troupeau transhume à pied en montagne. Les brebis passent l’été entier en estive et ne restent que les mois les plus durs de l’année en bergerie.

La laine rustique des brebis laitières est valorisée par Laines Paysannes en laine à tapis. C’est elle qui nous donne ce gris lumineux des tapis confectionnés dans les ateliers Laines Paysannes. La laine Tarasconnaise est utilisée pour les vêtements et les accessoires.

FRANÇOIS GUIBERT : FERME DE COURTADE, ARIEGE

Après avoir été berger pendant plus de 10 ans, François Guibert s’est installé avec son propre troupeau en 2006.
Depuis, il élève environ 400 brebis de race Tarasconnaise en Agriculture Biologique et en semi-plein air dans sa ferme de Courtade sur les hauteurs de la commune de Camarade, en Ariège. Une partie du troupeau reste dehors tout l’hiver, l’autre partie sort chaque jour et passe la nuit en bergerie. A la mi-juin, les brebis transhument sur deux estives ariégeoises et restent en montagne jusqu’à fin septembre.

François Guibert commercialise des agneaux broutards nés au printemps et des agneaux de bergerie nés à l’automne ou en hiver.
La plupart de la production est vendue à la coopérative, le reste en vente directe pour des particuliers ou des petits commerces.

Chaque année, les bêtes sont tondues au mois d’avril. François travaille depuis plusieurs années à la sélection de la laine en choisissant scrupuleusement ses béliers. Les bêtes passant une grande partie de l’année dehors il est important pour lui qu’elles soient bien lainées. Cela participe à leur rusticité. Pour Laines Paysannes, l’implication des éleveurs dans la qualité de la laine est un atout. Sur ce chantier de tonte et de récolte de laine nous sommes certains de trier de belles toisons. 

FLORENT ET BEATRICE BARBE : GAEC BARBE, GERS

Brebis Scotch-mule Laines Paysannes

Après avoir repris une exploitation en polyculture élevage (culture de céréales et élevage d’animaux) basée sur un système classique, Florent Barbé et son épouse ont choisi d’ajouter en 2017 un atelier ovin à leurs 110 vaches blondes d’Aquitaine. Le cheptel de 500 brebis de races Scotch Mule et Wairere Romney est conduit en Agriculture Biologique et pâturage rotatif en plein air intégral.

Le mot clé sur l’exploitation, c’est la simplicité. Le plein air intégral s’est imposé pour limiter les investissements et surtout améliorer les conditions d’élevage du troupeau. L’herbe est désormais la seule nourriture des brebis.

Cette grande brebis à tête noire et blanche est parfaitement adaptée aux systèmes de plein air grâce à sa rusticité (elle supporte la tonte d’hiver en climat tempéré) et sa bonne prolificité.

La scotch mule est une brebis à longues laines lustrées.

Valoriser la laine, évidence et cohérence

Pour nous, laine et brebis sont indissociables. La laine est un produit de l’élevage et nous la prenons entièrement en compte dans notre système. Elle fait partie de nos critères de sélection ».

Florent et son épouse s’engagent alors pour une démarche militante où l’évolution des pratiques agricoles se joue à tous les niveau. La valorisation de la laine est vue à l’échelle de la ferme comme porteuse d’avenir. Preuve en est, ils ont aménagé une salle de tonte spécifique mise à disposition des tondeurs et de l’équipe de tri de Laines Paysannes.

KEVIN ET AGNES LE BIVICK : GAEC LA HOULETTE, ARIEGE

Brebis Tarasconnaises Laines Paysannes

C’est une véritable passion pour les brebis qui anime au quotidien ce couple, encore jeunes installés. Ils ont repris une exploitation de brebis Tarasconnaises, près de Saverdun, sur les coteaux ariégeois.

Bergers dans les Alpes pendant 10 ans, Kevin et Agnès ont voulu avoir leur troupeau. Ils ont ainsi emmené leurs enfants avec eux en Ariège, et ont pris la suite d’un éleveur qui partait à la retraite. Ils ont ainsi repris un troupeau de 600 Tarasconnaises qu’ils transhument quatre mois l’été dans le Couserans.

Le reste de l’année, les brebis pâturent dans les coteaux ou sont nourris au foin dans la bergerie selon la météo.

Pourquoi valoriser la laine ?

Pour Kevin et Agnès la valorisation de la laine fait partie intégrante de l’élevage. Ils cherchent à sélectionner les brebis les plus lainées car elles sont plus résistantes en montagne et témoignent d’une bonne santé. Le couple travaille donc depuis leur installation avec Laines Paysannes dans une dynamique de valorisation des productions et des savoir-faire paysans.

TIMOLEON et JULIE : GAEC ST PIERRE, AUDE

Le GAEC est installé sur une exploitation d’un peu plus de 200ha, au paysage assez varié : 1/3 landes, 1/3 bois, 1/3 pré. Les arbres sont précieux pour cette exploitation située en zone de montagne sèche à 500m d’altitude. Sous le bois, l’herbe continue à pousser un peu même quand il fait très chaud. Grâce à ce paysage varié, les brebis sont toujours en plein air et ne rentrent en bergerie qu’au moment de l’agnelage.

 L’élevage est composé de 600 brebis Rouge du Roussillon, toutes destinées à la commercialisation de la viande. Cette race à petits effectifs, de l’arrière-pays méditerranéen, présente de nombreuses qualités pour l’élevage. Les brebis estivent mi-juillet et redescendent début octobre. Les agneaux sont sevrés avant la montée et à la descente c’est la lutte (comprenez la saison des amours chez les moutons). Le cycle de vie des animaux rythme ainsi la vie de l’exploitation.

Pourquoi valoriser la laine ?

Timoléon est issu d’une famille de tondeurs. La laine est le début de la chaîne et ils sont sensibles depuis toujours à sa valorisation. Grâce à Laines Paysannes qui vient trier et récolter, la laine s’inscrit dans une démarche de qualité. Par ailleurs, parce qu’elle est le reflet de la santé de l’animal, les éleveurs témoignent leur intérêt pour la bonne laine. Travailler en partenariat avec Laines Paysannes incite également les paysans à offrir les meilleures conditions de tonte mais aussi à améliorer les techniques d’élevage.

Brebis Mérinos

Alex s’est installé en 2018 avec un troupeau de 300 Mérinos venus du Pays de Sault à proximité d’Avignon. Cette installation représente pour lui un challenge mais apporte aussi sa touche d’originalité car c’est l’un des rares élevages de brebis Mérinos en Ariège. Tondeur un jour tondeur toujours, sa pratique lui a permis d’apprécier les qualités et les défauts des différentes races de brebis pour finalement, par le biais du hasard, s’aventurer avec un cheptel de brebis Mérinos.

Depuis 3 ans, Alex travaille à la rusticité de son troupeau. Les brebis passent le plus clair de leur temps en plein air à brouter l’herbe fraîche. Sur 53 ha de pâturage dont 1/3 de bois, Alex s’affaire à une véritable gestion de son troupeau pour éviter le sur-pâturage ou les maladies. Il pratique le pâturage tournant sur les prairies de la ferme l’essentiel de l’année. L’été les brebis sont parquées dans les bois où elles trouvent d’autres sources de nourriture comme les châtaignes, les glands et des matières ligneuses essentielles à leur équilibre alimentaire. L’ombre des arbres leur permet d’être abritées de la chaleur. Au plus froid de l’hiver et pendant l’agnelage les brebis sont en bergerie durant environ 3 mois. Alex veille à les rentrer les jours pluvieux, car la laine des brebis Mérinos est épaisse et il faut plusieurs jours aux brebis pour sécher !

Laure, sa femme, se charge de la commercialisation. Les agneaux sont vendus en partie aux particuliers en vente directe, l’autre en demi-gros à d’autres éleveurs. La laine, quand à elle, est exclusivement valorisée via Laines Paysannes.

La valorisation de la laine Mérinos

La tonte des Mérinos est faite juste avant l’agnelage pour garantir la qualité de la laine. Pour Laines Paysannes c’est le premier chantier de récolte au mois de janvier. C’est un moment intense pour Alex qui veille à protéger tout le monde du froid !

Avant d’être éleveur, Alex avait rencontré Olivia sur différents chantiers de tonte. Quand il s’est alors installé, travailler avec Laines Paysannes était une évidence. Depuis une relation de confiance s’est installée et une communication régulière s’établit entre Alex et Olivia sur la qualité de la laine.

DOMI, BEN ET ROBIN ET ROMAIN HAUTE GARONNE

Domi est installé depuis 2002 sur la commune de St Frajou en Haute-Garonne. Sur ce territoire les brebis avaient disparues depuis plus de 30 ans pour être remplacées par l’élevage bovin et les grandes cultures céréalières.

Il possède un troupeau de 300 brebis Tarasconnaises dont une cinquantaine sans cornes. Il tient à ces quelques exceptions qui illustre la diversité de son élevage. Les brebis noires, nombreuses dans son troupeau, signent également un goût pour l’originalité chez cet éleveur qui souhaite par la même occasion pouvoir répondre aux besoins de Laines Paysannes. En effet, la laine noire est beaucoup moins courante, et pourtant, elle est nécessaire pour obtenir le fil burel et les nuances de gris. C’est un réel plaisir d’être en lien avec des éleveurs sensibles à nos besoins.

Domi travaille en liens étroits avec Ben et Robin qui ont leurs terres et leurs bêtes accolées à sa propriété. Il est également en lien avec Romain installé à proximité à Anan. Ils joignent leurs brebis une grande partie de l’année pour les faire pâturer sur 80 hectares dans 3 villages à une dizaine de kilomètres maximum. Ils se déplacent à pied sur les routes des coteaux pour rejoindre les pâtures de luzerne qu’on cultivé les agriculteurs à la retraite partenaires. Cette source de nourriture est une véritable aubaine mais demande à la fois beaucoup de vigilance car l’excès d’azote pour les brebis peut leur être fatal. Les éleveurs-bergers doivent alors évaluer le temps laissé aux brebis sur ces parcelles pour qu’elles s’alimentent dans une juste mesure. C’est également une méthode de pâturage qui nécessite d’apporter quotidiennement de l’eau sur les parcelles et de déplacer très souvent les clôtures.

A l’agnelage les brebis sont rentrées en bergerie avant d’être parquées à l’herbe en pâturage tournant sur une cinquantaine d’hectares au printemps. A la période estivale les bêtes transhument à Orlu pour Domi, Ben et Robin et à St Lary de Soulan pour Romain.

Ces 3 éleveurs soutiennent le projet Laines Paysannes en donnant gratuitement leur laine. Une laine qu’ils ont à cœur de valoriser et dont ils tentent d’améliorer les caractéristiques d’année en année en sélectionnant des béliers lainés.