Vous aussi vous le sentez ? Ce petit vent qui vient tout soulever, questionner et redéfinir ? En ce moment, les lignes sont mouvantes, le secteur de l’habillement se réinvente et les marques de mode éthiques, comme nous, se redessinent. La situation économique du secteur est en tension, et beaucoup de modèles se voient contraints de changer. Le nôtre en fait partie, parce que même en vivant dans un coin paumé, nous ne sommes pas épargné·e·s par l’augmentation des coûts de production.
Cet article, c’est l’occasion pour nous de vous partager nos réflexions dans ce contexte si particulier, notamment concernant notre modèle économique que nous avons besoin de pérenniser.
(Alors dit comme ça, ça fait un peu peur, mais promis, on ne va pas vous assommer de chiffres et de théories marketing 😉)
Tout d’abord, revenons aux origines du projet. Laines Paysannes, c’est la volonté de relier deux mondes, celui de l’agriculture et de l’artisanat, en revalorisant des laines locales et paysannes bien trop souvent délaissées. En s’inscrivant dans la filière lainière française, nous revalorisons à travers nos produits chaque acteur·rice de la chaîne : de la laine triée, au vêtement porté. On a la certitude que cette interconnexion est l’une des clés pour co-construire une filière vertueuse et transparente.
Contrairement à beaucoup de marques qui proposent des vêtements, c’est avant tout de la matière qu’émanent les vêtements Laines Paysannes, et non pas l’inverse. Ce parti-pris atypique nous positionne entre deux mondes, avec d’un côté la laine, et de l’autre la mode.
Aux prémices de Laines Paysannes, il a fallu se poser la question des prix de vente de nos produits. Fort·e·s de nos belles idées, nous avons structuré la récolte et la transformation de laines issues d’élevages locaux, et nos premières pièces ont vu le jour avec la volonté de les rendre accessibles et de les vendre au prix juste.
Comment ? En suivant une démarche assez classique, celle de multiplier notre coût de production par un coefficient, utilisé dans la plupart des marques de modes éthiques.
Mais force est de constater que financièrement et après plusieurs années, on ne s’y retrouve pas vraiment.
L’explosion des coûts de production et les problèmes de gestion des stocks ou encore de rentabilité pour certains produits nous amènent aujourd’hui à remettre en question notre modèle économique, garant de notre autonomie. Notre volonté étant de poursuivre l’expérimentation autour de laines locales à échelle humaine sans grossir ni augmenter nos récoltes de laines, on s’est alors redemandé·e·s :
Comment créer un modèle économique viable, éthique et en cohérences avec nos valeurs ?
Axel, notre responsable marketing-magicien s’est longtemps penché sur cette question pour tenter d’y trouver une solution. Et puis un beau jour, pof ! Sors de son chapeau une piste précurseuse :
Si valoriser la laine est au centre de toute notre réflexion, comment se traduit-elle dans notre stratégie de prix ?
On s’est rendu compte que, au-delà d’acheter au prix juste la matière aux éleveur·euse·s, la laine était finalement peu visibilisée lors de la définition des prix.
Et oui, le prix d’un vêtement est moins impacté par le coût de la matière que par le coût de sa fabrication.
Résultat, de par leur coût de production similaire, on peut se retrouver avec un pull sans manche au même prix qu’un pull avec manche. Pour autant, plus de laine est utilisée dans l’un que dans l’autre. Comme si le produit avait pris plus de place que la matière dans la question du prix.
Il était donc temps de remettre la laine au centre pour qu’elle soit considérée à sa juste valeur.
Depuis le début du projet, nous nous posons la question du prix juste et transparent, pour nous et tous les acteur·rice·s qui nous précèdent, comme pour les consommateur·rice·s.
(voir notre page sur « Un prix juste et transparent »).
Le modèle économique, c’est avant tout une condition d’autonomie et de souveraineté pour la coopérative, que nous avons pensée comme le moyen de rester libres de nos choix et actions.
Mais un prix juste, c’est aussi un prix en cohérence avec nos engagements qui soit défini par la matière et non plus par un coefficient classique.
Axel a donc créé un indicateur permettant de mieux prendre en compte le poids de laine des articles : la marge au kilo, qui reflète, à travers le prix d’un produit, si la laine est plus ou moins bien valorisée.
Sur ce schéma, on constate rapidement que même si le coût de production des deux produits est le même, la différence du poids de laine n’est pas valorisé de la même manière.
Ok, mais, qu’est-ce que ça change ?
En plus de remettre la laine au centre de notre modèle économique, ce nouvel indicateur fait évoluer nos prix.
Concrètement, nous avons revu des prix à la hausse, mais aussi à la baisse comme vous le constaterez sûrement sur notre boutique en ligne à partir du 4 septembre 2023. Si le prix est la partie visible de l’iceberg, les changements ne s’arrêtent pas là, redéfinissant également notre stratégie de production et d’organisation.
Alors si nous n’avons pas encore la solution parfaite, nous vous livrons ici la base d’une réflexion nouvelle pour Laines Paysannes.
Pour faire face à cette crise sociale et environnementale sans précédent (sans vouloir plomber l’ambiance, mais bon), nous prenons le risque de sortir encore un peu plus des schémas classiques.
Faisons de cette période de crises une opportunité pour réfléchir différemment et tisser le changement !
*Francis Blanche
Laines & fabrications françaises
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