Les matières recyclées ont aujourd’hui la côte dans le secteur textile et la laine recyclée n’échappe pas à cette popularité. D’un point de vue environnemental, cette matière est très performante avec un impact carbone bien inférieur à la laine vierge. Sa transformation ne demande pas d’eau et nécessite peu d’énergie carbonée. C’est aussi un moyen de revaloriser les déchets textiles qui sont de plus en plus nombreux avec l’essor de la fast fashion. Ainsi en faisant le choix d’une matière à faible impact, les entreprises contribuent à diminuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur textile qui représentent aujourd’hui 2% des émissions.
Cependant, tout n’est pas si rose ! Une activité basée sur l’utilisation de matières recyclées est possible uniquement parce qu’il y a surconsommation de matières textiles. Ce sont plus de 2.1 milliards de déchets textiles qui sont jetés dans le monde (WWF 2017). Le recyclage des déchets est donc indispensable mais n’est en aucun cas une fin en soi, car d’autres solutions existent en amont pour limiter la surproduction. En fait, il s’agit surtout d’engager une réflexion globale sur notre (sur)consommation.
Soyons donc vigilants car l’économie circulaire peu très rapidement devenir l’alibi du jetable en donnant bonne conscience aux consommateurs. Aujourd’hui, seul 1% des vêtements sont recyclés en vêtements.
Eveillons notre sens critique face à l’influence des grands groupes qui nous donnent l’impression que le recyclage serait un cycle vertueux où « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
En réalité, dans le processus de recyclage de la laine par exemple, il y a toujours une déperdition de matières et une consommation d’énergie au cours des 3 étapes d’un recyclage qui sont : la collecte des déchets, la transformation, puis le stockage et la re-commercialisation.